Pendant les 56 jours de confinement engendrés par la crise sanitaire du Covid-19, pléthore d'initiatives participatives ont tenté d'imaginer le monde d'après. La consultation citoyenne « Le Jour d'après », créée le 4 avril par les députés Matthieu Orphelin, Paula Forteza (tous deux ex-LREM) et Aurélien Taché (LREM), livre aujourd'hui ses premiers résultats (1) . Pas moins de 26 000 citoyens, mais aussi des syndicats, des associations ou des collectifs, ont déposé 8 700 propositions pour un jour d'après « plus juste, plus solidaire, plus respectueux de l'environnement, et plus démocratique ».
À partir de ces propositions, les 66 parlementaires signataires (LREM, Modem, PS, EELV) ont élaboré 30 propositions articulées autour de quatre thèmes : la santé, la sobriété, la solidarité, et la souveraineté. La cause environnementale est déclinée dans chacun des thèmes. « Cette grande consultation nous a conforté dans notre détermination à peser de tout notre poids pour accélérer la transition écologique et énergétique, vers une société plus sobre et décarbonée », précisent les parlementaires.
Sur le thème de la santé, ils appellent par exemple à « inciter les changements alimentaires des Français, ainsi que l'activité physique », en créant notamment « des pôles de santé environnementale qui pourront être à l'initiative d'états généraux de la santé environnementale ».
Accompagner les transformations
Pour plus de sobriété, « la révolution des mobilités décarbonées et du vélo » doit être entreprise, « tout en arrêtant de subventionner les énergies fossiles et en taxant les véhicules individuels les plus lourds et les plus polluants ». Le télétravail partiel doit être vivement encouragé « pour limiter l'empreinte carbone des trajets domicile-lieu de travail, partout où c'est possible, tout en l'encadrant mieux pour éviter de nouvelles aliénations ».
Les parlementaires appellent également à une reconstruction de « la ville sur la ville », grâce à un « grand plan de rénovation énergétique des logements et des bâtiments, publics et privés ». Ils demandent également la mise en place d'un plan « zéro plastique », et la taxation des emballages inutiles et non-recyclables.
Les principaux enjeux environnementaux doivent aussi être intégrés « à tous les niveaux d'éducation, de la maternelle aux concours de l'enseignement supérieur ».
Pour accompagner les entreprises dans cette transformation, le rapport souhaite « des dispositifs d'incitations fiscales, de commandes publiques et des sources d'investissements fléchées vers la transition environnementale ». Enfin les parlementaires appellent à une « redéfinition complète de la politique commerciale européenne pour adapter les accords de libres échanges aux exigences environnementales et au respect des droits humains ».